C'est Guy Walter, le directeur de la Villa Gillet de Lyon, qui a eu l'idée. Ou peut-être pas. Il ne se rappelle plus : «Je me demande si je l'ai lu, ou rêvé. Il paraît que les soldats de la Première Guerre mondiale, le soir, dans les tranchées, rejouaient les événements de la journée pour évacuer le traumatisme.» Là, c'est un peu différent, même si chacun sait que l'info est un combat. Des artistes (deux compagnies de théâtre, une de danse et trois producteurs de «texte») vont composer tous les soirs jusqu'à samedi Points de vue, nouvelles du monde, un journal grandeur vivante aux Subsistances. Ils ont commencé à y penser depuis lundi, et aujourd'hui, ils se lancent. Il s'agira pour eux de fomenter spectacles et lectures, seuls ou en réunion, à partir des nouvelles tombées le matin même sur le fil de l'Agence France-Presse (AFP), qui est partenaire de l'expérience. Il y a quatre lieux préattribués et quatre horaires obligatoires : 19 h 30, 20 heures, 20 h 15 et 20 h 30.
Cet ensemble forme le «chemin de fer» du spectacle, que les spectateurs parcourront comme on tourne des pages. Comme il y a six créateurs ou ensembles d'artistes, ils devront chaque soir se répartir les cases ou, s'ils le désirent, investir un autre lieu et inventer autre chose. Autant dire que c'est le «spectacle vivant»au meilleur sens du terme, un spectacle qui porte à l'incandescence la contemporanéité des performeurs et du public.
Fascination. I