Le festival de musique des Eurockéennes de Belfort a su marquer son territoire. Sa réputation n’est plus à faire : par sa programmation et la qualité de son organisation, il attire chaque année plusieurs milliers de visiteurs et constitue l’un des principaux événements musicaux de l’été à l’échelle nationale voire européenne.
Pour prendre la pleine mesure de l’événement, il importe toutefois de déplacer la «focale» de l’événement culturel pour le réinscrire dans son contexte géographique, notamment en interrogeant ses implications territoriales (économiques, sociales, spatiales, symboliques).
Car l’enjeu, pour une ville comme Belfort, n’est pas uniquement de s’imposer sur la scène musicale internationale : l’organisation du festival permet certes d’attirer des touristes et de faire fonctionner l’économie locale sur un temps court, mais elle conduit aussi plus fondamentalement à renouveler l’image d’une ville- de toute une région -, qu’on associe davantage à l’activité industrielle automobile et aux conséquences sociales des crises de ce secteur économique.
Grâce à son festival, Belfort défend l’image d’une cité culturelle, attentive aux découvertes musicales, et qui sait s’ouvrir à une jeunesse internationale. Quelles que soient leurs tailles, de nombreuses villes françaises se sont engagées sur cette voie de penser l’organisation d’un événement culturel comme levier de développement local et de promotion d’une image attractive. Marseille sera, en 2013, capitale européenne de l