En novembre 2000, l'artiste Hervé Di Rosa et l'«artiste-collectionneur» Bernard Belluc créaient dans leur ville natale de Sète, le Miam, Musée international des arts modestes. Pour fêter le 10e anniversaire de ce lieu installé en plein cœur de la ville dans un ancien chai à vin (réaménagé par l'architecte Patrick Bouchain), Di Rosa s'est improvisé commissaire de l'actuelle exposition intitulée «les Territoires de l'art modeste», étalée sur presque un an. Il a invité différents artistes, plus ou moins connus, écrivains et musiciens, à présenter leurs collections ou des créations qui les passionnent : Robert Combas mettant en scène les planches des années 40 du dessinateur de BD Maurice Chot, Antonio Ségui choisissant des jeunes dessinateurs bamoun du Cameroun, ou encore Bernard Belluc qui reconstitue une partie de sa maison-musée avec des milliers d'objets en plastique. Au total, douze expositions qui montrent la variété et l'étendue du domaine des arts modestes. Hervé Di Rosa nous les présente.
D’où vous est venue l’idée du Miam ?
Je n’ai jamais oublié d’où je viens, c’est-à-dire des gens de tous les jours, et je pensais qu’en éditant des objets d’artistes, des tee-shirts, des assiettes, on pouvait faire entrer l’art chez les néophytes. J’avais envie de leur proposer d’autres images que celles qu’ils voient tous les jours à la télé et dans les magazines. J’ai toujours ressenti ce besoin, comme une sorte de mission. Après avoir ouvert une boutique et des galeries dès 1987 (1), je me suis rendu