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Libération
Interview

«L’opéra peut devenir un art moderne»

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Art Lyrique. A l’occasion du festival d’Aix-en-Provence, qui s’ouvre aujourd’hui, les metteurs en scène Joël Pommerat et Jean-François Sivadier confrontent leur approche du théâtre et de la musique.
publié le 5 juillet 2011 à 0h00

Hasard ou mystère des programmations, Joël Pommerat et Jean-François Sivadier, deux auteurs et metteurs en scène parmi les plus excitants de la scène française, ont passé cette année à se suivre. D'abord au théâtre de l'Odéon, à Paris, où la nouvelle pièce du premier (Ma chambre froide) a précédé la dernière création du second (Noli Me Tangere). Aujourd'hui, ils ouvrent l'un à la suite de l'autre le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence (lire ci-contre). Sur un livret qu'il a écrit lui-même à partir d'une de ses pièces, Pommerat met en scène, pour la première fois, un opéra d'Oscar Bianchi, Thanks to My Eyes. Sivadier, dont c'est le cinquième opéra, s'attaque à la Traviata de Giuseppe Verdi (d'après Dumas fils), qui aura, pour lui, un goût particulier. Dans sa pièce manifeste, Italienne scène et orchestre, Sivadier avait imaginé les répétitions drolatiques d'une Traviata. Sans compter qu'il rêvait depuis longtemps de diriger Nathalie Dessay. C'est chose faite. Entre deux répétition, Libération a réuni les deux metteurs en scène pour confronter théâtre et opéra.

Votre rapport personnel à l’opéra ?

Jean-François Sivadier : J'ai rencontré l'opéra quand j'avais une vingtaine d'années. Avant de faire de la mise en scène de théâtre j'ai toujours voulu faire de l'opéra. J'ai dévoré tout le répertoire lyrique et j'ai senti très tôt qu'avec la musique il y a une chose qu'on cherche souvent au théâtre : voir le corps du chanteur t