On ne change pas une équipe qui marche. Libération a passé l'été dernier avec Arte sur une série réjouissante : la chanson des années 60. Chaque jeudi, nous publiions un article sur des groupes et chanteurs fêtés le soir même autour d'une thématique d'Arte.
Cet été, rebelote, mais au lieu des années 60, ce sont les filles qui nous passionnent. «Summer of Girls», titre de la série, sera déclinée chaque mardi matin dans Libération, en soirée sur Arte. Pourquoi les filles ? Parce qu'elles le valent bien, mais aussi parce que, comme nous l'écrivions mardi dernier à propos du documentaire Girls, Girls, Girls, elles ont obtenu leur statut de haute lutte, même en mode culturel. Prétendre que les femmes ont toujours eu un rôle mineur dans la société est à la fois vrai et faux : au XVIIe siècle, les salons littéraires et intellectuels de la Pompadour, Madame de La Fayette, et autres Madame de Staël n'étaient pas seulement hype ; on y faisait et défaisait la politique du moment. Personne ne démentira non plus que les arts, lettres, cinéma et théâtre eurent tôt leurs égéries, qui ont marqué pour toujours les mémoires.
Alors, de quoi se plaignent-elles ? De devoir sans nul doute en faire plus que les garçons pour être prises au sérieux. Parfois même d'en faire des tonnes dans un registre - au hasard, le genre hystérique - pour être reconnue. Lady Gaga n'est pas obligée d'en passer par ce style extravagant pour se faire remarquer, mais bon… Les soirées