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Critique

«Lang Toï», tour de piste au Vietnam

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Cirque. A la Villette, la troupe asiatique présente une succession de tableaux à la magie soignée.
publié le 15 juillet 2011 à 0h00

Bruissements de végétaux ou d'oiseaux : scène encore vide, le ton est donné. Pour le Nouveau Cirque du Vietnam, le son importe autant que les prouesses physiques. Présentée au quai Branly en 2009, cette version du spectacle Lang Toï, mon village est l'œuvre de trois circassiens cosmopolites.

Tuan Lé, le metteur en scène, est issu de l'école du cirque de Hô Chi Minh-Ville, capitale économique du pays. Les frères Nhat Ly et Lan Nguyen, nés à Paris, se sont formés au Cirque national de Hanoï. Quand Lan s'engage dans l'aventure du Cirque Plume, Nhat Ly cesse vite de faire le clown vu la censure vietnamienne «inacceptable», et crée un laboratoire de recherche musicale.

C'est lui qui compose la musique de Lang Toï. Le souffle du spectacle. «Dès le départ, c'est le sens même du projet», affirme l'ingénieur du son. «Le fait que les musiciens soient sur scène permet un échange avec les circassiens, qui eux-mêmes utilisent des percussions.»

Contorsionniste. Pas de trame narrative, mais une succession de tableaux, une vision du quotidien du Vietnam rural. Tout d'ocres vêtus, les paysans-acrobates jouent, se disputent, chantent en travaillant. Difficile de ne pas penser à l'esthétique communiste, même distanciée. La synchronisation des chorégraphies avec les instruments crée des scènes burlesques, comme la mue de la contorsionniste en insecte facétieux. Ou la superbe scène de jonglerie où le théâtre s'invite dans le ballet rythm