Depuis vingt ans la situation des équipes artistiques a considérablement évolué ; si dans les années 80, l’artiste (et je vais parler du monde du spectacle vivant) avait devant lui un horizon assez clair et tracé, aujourd’hui, plus aucun artiste ni aucune équipe ne peuvent envisager le rapport à leur métier d’une manière sereine, la complexité du métier et la paupérisation ayant pris le dessus. Qu’est-ce qu’être un artiste aujourd’hui ? Quelle marge de manœuvre réelle a-t-il sur le monde ? De quels liens parle-t-on dans les rapports avec les publics ? L’artiste peut-il compter et interagir en amont sur les grandes questions qui le concernent et donc concernent la société ? Que lui fait-on jouer et comment s’adapte-t-il, avec son équipe (techniciens, administrateur, producteur, etc.), aux changements survenus au cours de ces vingt dernières années ? Peut-il encore s’adapter davantage? Quel avenir pour la culture si la situation des artistes continue à se précariser ? Face aux nouveaux modes de productions, aux budgets en baisse, il nous faut aussi nous interroger sur la demande de polycompétence faite aux équipes artistiques. Ces équipes, lorsqu’elles sont sollicitées plus en amont avec les autres partenaires (productions et programmations, projets pour l’Education nationale, responsabilités dans des grands établissements culturels), ne deviennent-elles pas plus aptes à mener des projets plus cohérents et pérennes au lieu de répondre au coup par coup à des programmes courts,
Laurent Hénart Mathilde Monnier
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par Laurent Hénart, Secrétaire général du Parti radical et Mathilde Monnier, Directrice du Centre chorégraphique de Montpellier
publié le 15 juillet 2011 à 0h00
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