Le politique, dans son immense majorité, ne croit plus vraiment qu’un grand changement s’accompagne nécessairement en France d’une révolution culturelle. La faute au génie créatif et budgétaire des années Lang, au travail quotidien de décentralisation culturelle ? Bien des responsables politiques sont persuadés que le travail a déjà été fait, que les moyens publics consacrés au sujet ne peuvent être augmentés, que la culture est certes une valeur française mais qu’elle ne peut constituer un élément majeur d’un programme présidentiel. D’où les phrases convenues, le consensus mou sur l’éducation artistique, les jeunes générations et le métissage culturel. C’est évidemment aussi court qu’affligeant, mais c’est majoritaire. A gauche comme à droite, au centre comme aux extrêmes.
Pour expliquer cette «capitulation culturelle», ce bug made in France des élites politiques, je ne crois qu'à une seule explication. Pour ces politiciens, la culture n'est pas un élément structurant à titre personnel. Elles et ils n'éprouvent pas le besoin, au quotidien, de se ressourcer ainsi, d'apprendre à connaître, soi, les autres, le monde, à travers les œuvres du patrimoine, le travail des créateurs. Le choix en 2012 sera donc facile à faire pour celles et ceux qui pensent que sans la culture, la France ça ne sert à rien. Quand les candidats seront tous connus, il restera à voter pour celle ou celui qui, dans sa vie, dans sa ville ou sa région, dans son action publique aura montré le plus gr