Dans le TGV qui descend vers les festivals le 15 juillet, j’ai lu deux tribunes sur le thème culture et élitisme. L’une s’escrimait sans succès à définir «le peuple». L’autre opposait de façon assez décourageante élitisme et culture populaire. Vieux débat sans fin car l’une a besoin de l’autre et ils ne se sont jamais complètement rejoints.
Si la culture pour tous est une juste revendication et fait partie du projet démocratique, elle n’est ni un acquis de notre histoire ni un patrimoine à préserver. La culture pour tous, c’est une utopie joyeuse, c’est un projet pour l’avenir. Ce projet ne pourra se réaliser que si tous les politiques, à tous les niveaux, local comme national, inscrivent cette ambition au cœur de leur projet - et de leur pratique personnelle - et s’en donnent les moyens. La route est encore longue…
A toutes les époques et dans toutes les sociétés, il y a eu des cultures juxtaposées, celles des aristocraties, celles des bourgeoisies, peu à peu celles des classes moyennes accédant à l’instruction, celles des classes paysannes et ouvrières mobilisées par leurs luttes. Mais que savait-on, en tous lieux, des cultures «populaires» ?
Celles-ci sont devenues des objets d’études et de protection, fort peu d’échange. On cherche en vain «une» culture populaire, sauf dans quelques sociétés traditionnelles enclavées, en Afrique, Amérique Latine, Océanie ou Asie. Elle n’y subsiste que faute - ou grâce au manque - d’ouverture sur le monde et parce qu’elle imprègne tous les é