Paris, seconde moitié du XIXe siècle : un tiers de la ville est détruit pour être transformé. A mesure que l'éclairage public se répand, les tables des cafés envahissent les trottoirs où les demi-mondaines viennent rêvasser le soir. Les rues s'élargissent. Les églises et les théâtres sortent de terre. De ce chantier et de ces bouleversements incessants, peintres et dessinateurs sont les premiers témoins.
Fondée sur des œuvres sorties des réserves d’Orsay, la démonstration que présente l’hôtel de ville de Paris, jusqu’à samedi, reste un ton en dessous de la remarquable exposition conçue par feue Françoise Cachin à Essen (Allemagne). Débordant les limites de l’impressionnisme, les 136 œuvres exposées ici dépeignent une civilisation à double visage, oisive et tragique. Celle des théâtres et des cafés-concerts naissants, celle de 1848 et de la Commune.
Sous le pinceau de Maximilien Luce, la puissance de la couleur et des touches restitue aux lignes d’un chantier le bourdonnement de la ville. L’influence des estampes japonaises s’esquisse dans les allégories patriotiques de Pierre Puvis de Chavannes après la guerre de 1870 : la France en veuve se teinte d’Orient. La beauté grandiose du fer et de l’industrie côtoie les scènes pittoresques, tels les bateaux-lavoirs de Johan Jongkind, amarrés aux quais abondamment représentés.
Le parapluie, autre objet du siècle, est prétexte à quelques scènes moqueuses, où les piétons sont soumis aux inclémences locales. La plus réussie, pe