Valencia, samedi vers 20h45, José Tomas offre son second combat au public. Il part se planter au centre de la piste, se positionne pour une statuaire. Dulcero, 556 kilos, toro sérieux d'El Pilar, part de plus de 20 mètres au grand galop sur lui, le prend de plein fouet et le laisse comme raide mort par terre, lui, son habit lilas et or, les croissants de lune brodés dessus, sa sombre passion de torero lunaire enfoui dedans, son idée de statue en mille morceaux. Dans le «ay» angoissé des 14 339 spectateurs qui remplissent la plaza à ras bord, le pressentiment de la tragédie taurine, cette ombre portée qui accompagne l'exigence de José Tomas, torero de la pureté et de l'immolation.
Pendant quelques secondes, on a pu craindre que Dulcero l’avait renvoyé d’où il venait : la banlieue de la mort qu’il avait côtoyée après son terrible coup de corne mexicain du 24 avril 2010 à Aguascalientes. Il s’en était sorti de justesse et brindera son premier toro à l’équipe médicale venue du Mexique et qui l’a sauvé in extremis.
Rééducation. «El Resucitado» faisait sa réapparition samedi à Valencia et ce retour a, comme lui-même s'était mis au centre de la piste, d'abord remis pour un jour le personnage du torero au cœur de l'actualité nationale et au-delà. Ce come-back a rempli les AVE (TGV) Madrid -Valencia, mobilisé une centaine de médias nationaux et internationaux, fait monter à 80% l'occupation hôtelière de la ville, étranglé à coups de 2 000 euros la place en bar