Bonaparte pardonnant aux révoltés du Caire,peint par Pierre-Narcisse Guérin plusieurs années après les faits, portraiture un jeune général victorieux, offrant la liberté à ses captifs surpris de tant de générosité. En réalité, le soulèvement cairote contre l'occupation française en 1798 a été écrasé dans le sang. Ce tableau de propagande, au milieu de beaucoup d'autres, se retrouve dans une exposition académique à Marseille sur le vaste thème de la peinture orientaliste. Dans le même temps, le musée de Lyon explore celui, plus resserré et passé dans l'histoire sous le nom d'«islamophilie», des influences de l'orientalisme dans les arts décoratifs.
Fantasmatique. Car l'orientalisme ainsi mis à l'honneur est à proprement parler une auberge espagnole, tendance mauresque. De tous les -ismes, il est l'indéfinissable. Incarné par des artistes diamétralement opposés, il ne forme pas une école ni n'organise un style. Mais il est cet univers fantasmatique qui a envahi les esprits au XIXe siècle. Les croisades, Marco Polo et sa Description du monde, Molière et son Mamamouchi, Racine avec Bajazet, Crébillon fils et son Sopha, Mozart et l'Enlèvement au sérail, l'intérêt pour ce vaste ensemble n'était certes pas neuf.
La grande confrontation avec l'empire ottoman allait aider à renouveler le genre. L'aventure égyptienne de Bonaparte fut un désastre militaire. Mais, comme l'a montré Hubert Bari dans son exposi