Samedi 11 juin, en ouverture du festival de Marseille, la Smala Crew déboule sur la scène de la salle Vallier, une salle de boxe transformée en plateau artistique. Les hip-hoppers conservent l’esprit du ring. Spécialistes du break (danse au sol), ils attaquent autant qu’ils dansent. En moins d’une demi-heure, ils chauffent la salle, la mettent dans leur poche. Les gens sont debout ; ils ont gagné. Du coup, ils reviendront en juillet pour le Festival des festivals, avec une prestation tout aussi convaincante en plein air sur le Vieux-Port. Ils ont conquis leur public alors qu’ils étaient inconnus dans la région. Leur base, c’est Bordeaux, là où ils déchaînent les foules et où ils ont un véritable fan-club. Il ont tout de même été champions de France du «Boty» (Battle Of The Year) en 2010, ce qui pose son bonhomme.
A la fin de la présentation de leur pièce Second Souffle (dont ils ont bien besoin), ils se prêtent volontiers aux questions-réponses avec le public. Chez eux, le rideau ne tombe jamais sur la scène. Ils sont encore en représentation, se renvoyant la balle de l'un à l'autre, se charriant, se mettant en valeur. Une bonne bande de garçons, qui paraît insouciante, fière d'avoir assuré le spectacle ; inventive dans le vocabulaire et le langage hip-hop, sans autre parole que celle portée par la danse. Ils croient au mouvement pur, à la seule valeur de l'énergie. «Pas besoin de construire des messages, des histoires, dit l'un d'entre eux, notre group