Walt Disney, l’inventeur de la souris, voulait construire une ville. L’envie lui était venue à partir d’une considération mercantile. Autour de son premier parc d’attractions, le Disneyland d’Anaheim (Californie), une série de parasites commerciaux avaient pris racine, siphonnant une partie du chiffre d’affaires. Pour le deuxième parc prévu à Orlando (Floride), Walt avait acheté des centaines d’hectares afin de tenir les importuns à distance.
Et puis, on sait ce que c'est, d'un côté on a du terrain ; de l'autre des équipes qui passent leurs journées à construire des châteaux de Belle au bois dormant. Alors pourquoi ne pas sauter une marche ? Une vraie ville, se disait Walt, n'est pas plus difficile à faire qu'une fausse. L'autre bonne raison de se lancer, c'est que le métier de Disney consiste à faire «le bonheur des gens». Avouez qu'en matière urbaine il y a du travail.
Donc voici Walt Disney, filmé en 1966, devant une carte géante de ses acquisitions, une grande baguette à la main. Il va lancer, nous dit-il, «une ville dédiée au bonheur des gens qui vivent, travaillent et se distraient là». Et, attention, «il ne suffit pas de soigner les maux des vieilles cités». La ville expérimentale de demain, en anglais Experimental Prototype Community of Tomorrow, Epcot, doit «partir de zéro sur des terres vierges pour construire un type particulier de nouvelle communauté». Vaste programme.
On visionne ensuite une animation assez comique du pl