Menu
Libération
Série

Hardeurs juvéniles

Article réservé aux abonnés
[Bandes à part] . Tout l’été, «Libération» baguenaude dans des groupes à la marge. Aujourd’hui, la joyeuse clique du porno français des 70’s.
publié le 17 août 2011 à 0h00

Vous êtes né avec les années 90. Et la représentation que vous avez d’un tournage porno se résume à peu de chose, à un seul et même scénario : un mec (appelez-le ami, amant, protecteur, ou tout simplement mac) amène une très jeune fille dans un appartement dangereux de la banlieue de Sacramento ou en bordure de Bobigny. Elle a les jambes qui flageolent un peu, et on flageolerait pour moins que ça car, dans l’heure qui suit, elle va subir les assauts d’un ou plusieurs gaillards. D’eux, elle ne connaît pas les prénoms, personne n’ayant fait l’effort de la moindre présentation. Une fois sur deux, elle n’aura même pas vu son partenaire habillé. Il surgira de la pièce d’à côté, déjà à poil, déjà prêt. Le mec derrière la caméra ne connaît rien au cinéma, n’a pas idée de comment effacer les mauvaises ombres qui viennent envahir le cadre, mais ce n’est pas grave. Après tout, tout le monde s’en fout. Ça n’a duré que deux heures et, tout compte fait, tant mieux. La fille vient de tourner un gonzo, avec le sentiment souvent saumâtre d’avoir fait une passe. Allez lui expliquer qu’il fut un temps où le porno fut heureux. Ou tout du moins utopique, déconneur, bordélique, anarchiste.

Antistars

«Une époque où on tournait un film en 35 millimètres, sur des durées qui oscillaient entre cinq et six jours. On trouvait ça court à l'époque. On retrouvait les mêmes techniciens, les mêmes acteurs. Le dernier jour, on se quittait en se disant "à la semaine prochaine". Avec l'assurance qu'il y aurait une pr