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Poupées de sons

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[Bandes à part] . Tout l’été, «Libération» baguenaude dans des groupes à la marge. Aujourd’hui, The Princes of Persuasion : des pantins robotisés menés à la baguette.
publié le 18 août 2011 à 0h00

S'il se trouvait par un hasard de surréalisme que les acrobates du Cirque de Calder croisent le Muppet Show de Jim Henson pour une cession electro-pop dans la «cave» de Platon, on aurait déjà une première idée pour introduire et qualifier les Princes of Persuasion (POP), un groupe semi-professionnel, semi-réel et semi-conducteur dont la plupart des membres sont des pantins robotisés.

A la baguette, un Geppetto new-look. Ingénieur, auteur, compositeur, interprète, dessinateur, sculpteur et «performeur», Ithai Benjamin shoote ses poupées de chiffon à l'USB depuis trois ans. Ses acolytes en acrylique mettent leur moteur au diapason des scènes new-yorkaises avec des titres déglingués comme leur trombine. Evadés de l'Etrange Noël de monsieur Jack plus que d'un coffre à jouets, ces guignols électroniques ont enchanté le Fringe Festival en 2010. Pour ce raout indé, la bande a joué son répertoire, perruque et dents dehors, sous les rires incrédules du public de l'East Village. Faute d'un accord critique sur la nature de leurs performances, les POP versent malgré eux dans le spectacle de variété. La troupe fantoche en a lourd sur les circuits : leur créateur n'est pas qu'un ventriloque high-tech, mais donne le pouls de sa génération. Il fait partie d'une vague d'artistes formés dans les écoles américaines aux «new medias». Leur credo ? Revisiter les canons de la culture populaire par des moyens technologiques avancés, dissimulés sous une esthétique pauvre et