Menu
Libération
Critique

Au Grand-Bornand, les enfants c’est tout

Article réservé aux abonnés
Antibling . Le festival Au bonheur des mômes se distingue par son éthique commerciale.
publié le 25 août 2011 à 0h00

Il a fait le tour de la structure en courant. Il est en nage, son torse nu perlé de sueur, comme au sortir de la douche. Il marche désormais sur son fil tendu à 5 mètres du sol. Trois cents personnes retiennent leur souffle, assises par 35 °C à même le bitume de la grand-rue du Chinaillon, au-dessus du Grand-Bornand (Haute-Savoie) où s'est ouvert, samedi, la 20e édition du festival Au bonheur des mômes, créé par Alain Benzoni et le regretté Etienne Gaucher. Le fildefériste de Lonely Circus tournoie dans les airs sur un beat electro indus, et Thomas, 8 ans, commente explicitement d'un «Ouah !».

Gaulois. Voilà qui résume bien ces six jours de festival de salles et de rues en pleine montagne - 80 000 visiteurs pour 400 spectacles. Organisation impeccable, programmation variée, sites pluriels… «Ça n'a pas toujours été le cas, grogne Alain Benzoni, dit Benzo. Dans le coin, les gens ont tendance à être inertes comme les cartes postales dans lesquelles ils vivent.» Il sourit, bonhomme : «Je le sais, je suis d'ici.»

Et de fait, le festival a mis du temps à remporter l'adhésion locale. «A la base, on n'avait même pas de salle, pas de technique, on se démerdait», commente Benzo. D'année en année, pourtant, la manifestation prend de l'ampleur et gagne en notoriété grâce à une programmation familiale qui mêle performance, théâtre, cirque, jeux en extérieur (ah, le manège en bois à propulsion parentale…).

La réussite du Bonheur