Le cas Macé-Scaron semble s'aggraver : en sus d'emprunts à un livre de Bill Bryson (Libération de mercredi), son Ticket d'entrée (Grasset, plus de 40 000 exemplaires vendus)se révèle comporter un emprunt tout aussi discret à la Belle Vie, un roman de l'Américain Jay McInerney paru en France en 2008. Et voilà que, pour faire bonne mesure, un lecteur attentif signale qu'un roman précédent de Joseph Macé-Scaron, Trébizonde avant l'oubli (Robert Laffont), doit quelques-unes de ses lignes au Journal parisien d'Ernst Jünger. N'est-ce pas pousser très loin «l'intertextualité» ? Telle est en effet la ligne de défense adoptée par Macé-Scaron, lequel avait dans un premier temps plaidé «une connerie».
Les nouvelles révélations des exégètes de son œuvre n'ébranlent guère le directeur adjoint de Marianne, également directeur du Magazine littéraire. Vendredi soir, il nous confiait : «J'utilise et réutilise des textes d'écrivains pour lesquels je nourris une grande admiration, c'est un procédé littéraire classique.» Mais alors pourquoi avoir d'abord parlé de «connerie» ? «Parce que faire de l'intertexte aujourd'hui est devenu une connerie», vu le climat du moment, répond-il.
L'affaire a pris un tour délicieusement germanopratin avec le plaidoyer qu'a entrepris, jeudi, le journaliste et écrivain Pierre Assouline dans le Monde des livres, via une chronique titrée «Il n'y a pas d'affaire Macé-Scaron». Non