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Critique

Au Grand Palais, le coup de pédale de Yann Toma pour le Japon

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Avec «Dynamo Fukushima», installation provisoire, l’artiste invite, ce week-end à Paris, à pédaler pour produire de la lumière et redonner de l’énergie aux Nippons.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Yann Toma va chauffer la nef du Grand Palais d'une lumière intercontinentale. Ou plutôt les visiteurs, qui vont se prêter ce week-end à son installation participative (1). Intitulée Dynamo Fukushima, elle vise à envoyer un rayon de solidarité jusqu'à la côte sinistrée du Japon. Plus prosaïquement, l'artiste a installé des vélos en rayons autour de ballons de 5 mètres de diamètre gonflés à l'hélium et suspendus à 8 mètres de hauteur. Chacun est invité à pédaler pour les alimenter en lumière, laquelle doit donc varier en fonction de l'effort collectif. Des câbles invraisemblables montent jusqu'à un compteur qui va enregistrer l'énergie ainsi dépensée par tous, en phase avec le bâtiment. Des prises sonores répercuteront le bruit des dynamos jusqu'au sommet de la verrière. Et, régulièrement, un rayon sera émis jusqu'à Fukushima. Enfin, on espère : au boulot ! Il y a encore un mois, l'opération tenait du rêve. Retour sur le scénario impossible de Yann Toma.

Cage de Faraday. L'homme a le nez pointu des plaisantins, la calvitie avancée des savants, la face lunaire d'un éternel enfant. Et des cheveux ébouriffés tout droit sortis d'une cage de Faraday. Excellente introduction pour un propos hérité de la provocation dada, des discours de pataphysique et du théâtre d'Alfred Jarry. Depuis une vingtaine d'années, cet artiste a axé son œuvre sur la concentration de «l'énergie artistique». Installé dans une usine Ouest-Lumière, il a repris la marque de cet