Ce week-end ont lieu les Journées du patrimoine qui, rituellement, attirent des millions de visiteurs dans tous les sites ouverts gratuitement pour l'occasion. Mais il existe aussi un autre patrimoine, invisible dans les musées. L'Unesco l'a institué par une convention sous l'intitulé «patrimoine culturel immatériel» (PCI). Plus de 230 éléments du monde entier ont été inscrits, comme le flamenco, le carnaval de Binche ou l'imprimerie chinoise à caractères mobiles en bois… et peut-être bientôt le fest-noz, qui a déposé sa candidature dans la perspective de la 6e session de l'Unesco, fin novembre à Bali. Entretien avec Chiara Bortolotto, anthropologue à l'Université libre de Bruxelles, qui a dirigé un livre (1) sur les enjeux de ce patrimoine mouvant.
Qu’est-ce que le patrimoine culturel immatériel ?
La convention de l'Unesco de 2003 le définit comme «les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel». Cette définition n'a pas toujours été facile à comprendre. Le terme de communauté induit notamment l'arrivée de nouveaux acteurs censés être impliqués dans la reconnaissance du patrimoine pour des éléments qui n'entrent pas dans un musée. En France existait déjà le patrimoine ethnologique, mais en tan