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Libération

La protection des vieilles pierres se lézarde

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Architectes et associations dénoncent une politique attentatoire de l’Etat.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Au moment où se célèbrent, ce week-end, les Journées du patrimoine (1), les associations crient à la trahison. En s'abstenant de conférence de presse pour lancer «l'événement culturel de la rentrée» (dixit son propre site, qui escompte 12 millions de visiteurs), Frédéric Mitterrand déroge à une tradition bien ancrée depuis vingt-sept ans.«Par le biais du code de l'urbanisme, il se joue un véritable détricotage de la protection du patrimoine comme jamais depuis Malraux», proteste Philippe Toussaint, président des Vieilles Maisons françaises (VMF). L'inquiétude a redoublé avec le dépôt, en juin, d'un rapport du sénateur Eric Doligé (UMP) à Nicolas Sarkozy, proposant de réviser les missions des architectes des bâtiments de France (ABF) et d'encadrer davantage les fouilles archéologiques. Mais c'est surtout l'étude de Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme, plaidant pour un «urbanisme de projet», qui a inquiété.

Chargés de contrôler les zones protégées, les ABF sont sur la sellette. «Leurs pouvoirs ont été considérablement rognés», fait observer Christian Pattyn, ancien directeur du Patrimoine et actuel président de la Ligue urbaine et rurale. L'avis conforme qu'ils délivraient sur les permis de construire et de démolir a été transféré au préfet, qui a entre deux semaines et un mois pour trancher. «Des délais inapplicables», soupire Jean de Lambertye, qui dirige l'association la Demeure historique. «La situation n'a