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Critique

Maguy Marin envoie valser les médias

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Danse. Pour son grand retour à l’Opéra de Lyon, la chorégraphe propose avec «Faces» une création enlevée sur les dérives liberticides de l’ère du tout-info.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Depuis 1979, date à laquelle elle signa Contrastes, Maguy Marin n'a cessé de faire des allers retours, de sa compagnie à l'institution lyonnaise de formation classique - une des premières à s'ouvrir au contemporain. Elle y visitera des ballets classiques, Cendrillon, en 1985, dont le succès ne s'est jamais démenti (400 représentations à ce jour), ou Coppélia, en 1993. Elle mettra en scène les Sept Péchés capitaux de Brecht et transmettra des pièces de son propre répertoire.

Rapports de force. Sa création Faces est de nouveau un événement car, à chacune de ses interventions, la chorégraphe traite de thèmes différents avec des formes variées, issues de son travail de recherche avec sa propre équipe complice et fidèle. Pour Faces, elle a réuni l'ensemble des 28 jeunes danseurs du ballet, ce qui lui permet d'aborder concrètement sur scène la question de la masse et des minorités qui s'en dégagent.

Les interprètes arrivent un par un jusqu’à saturation de l’espace. Ils ne quitteront jamais le plateau. Aucune formation traditionnelle, duo, trio, mais une réflexion hachée, flashée par les lumières d’Alexandre Béneteaud mettant en scène les rapports de force qui gèrent, servent ou plantent les démocraties. Comme balayée par les phares d’un hélicoptère de surveillance, la scène devient vite un terrain dangereux. Très peu de mouvements, les corps sont figés dans des sortes de natures mortes, d’images pour nourrir les