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Critique

«Hospitalités pour les fantômes» Dédales invisibles

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Détails, surnaturel, correspondances, coïncidences… ce parcours explore les liens qui tissent les événements et fabriquent la mémoire. Décryptage en quatre étapes.
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publié le 19 septembre 2011 à 0h00

Hospitalité pour les fantômes… Il appartient à un parcours, en quatre stations (le Plateau, dans le XIXe arrondissement de Paris, l'Espace Khiasma aux Lilas, la galerie Villa des Tourelles à Nanterre, la Maison des arts de Malakoff) d'offrir une maison aux esprits, à la magie, mais aussi à ce qui nous hante. Le passé colonial refoulé de la France, du Portugal comme de la Belgique, des moments historiques dont il n'y a vraiment pas lieu d'être fier (quelle commémoration possible du 17 octobre 1961, lorsque la police française, dirigée par le préfet Papon, tua, en les jetant à la Seine, des centaines d'Algériens manifestants à l'appel du FLN ?). Quelle forme et quelle dramaturgie l'art contemporain met-il en branle pour aller à la rencontre de ce qui est invisible ?

Souvent, nous apprennent Vincent Meessen, João Maria Gusmão et Pedro Paiva, Natacha Nisic, Harun Farocki et Andrei Ujica, Oriana Eliçabe, Jeremy Deller, Emmanuel Adely et Frédéric Dumond, c’est tout simplement en bousculant l’inconscient collectif, en creusant, en faisant remonter des détails que l’on ne soupçonnait pas, en tissant des réseaux de correspondances, en filmant les images de façon terre à terre, en jouant le jeu du surnaturel (mais sans cacher les fils invisibles et dérisoires qui permettent les tours), ou, au contraire, en analysant la façon dont on a filmé ou raconté l’événement, que notre histoire, notre musique (comme dirait Godard) nous revient en mémoire. Un peu moins fantôme, mais tell