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Libération
Interview

«On est dans la logique du "toujours plus"»

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Alain Quemin, sociologue, remet en cause le système d’intervention publique dans le secteur:
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Chercheur internationalement reconnu en sociologie de l’art, professeur à Paris-VIII, Alain Quemin avait fait grand bruit en 2001, en remettant au gouvernement un rapport sur les raisons de la faible notoriété des artistes français dans le monde. Nouvelle mise au point dix ans plus tard.

La Fiac 2011 joue la carte des grandes galeries de New York ou Londres. Est-ce, selon vous, une bonne chose ?

Il est pratiquement impossible d’être tenu pour contemporain si l’on ne possède pas un minimum de rayonnement international. La validation de la valeur par l’espacement dans le temps, qui dominait dans l’art ancien, passe désormais par l’éloignement dans l’espace. Pour autant, toutes les distances, tous les espaces ne se valent pas, malgré le discours à la mode depuis une vingtaine d’années sur la globalisation et les métissages. Les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, l’Allemagne, puis la Grande-Bretagne, jouent un rôle très important. La Fiac attire de nouveau des galeries leaders de ces pays, il faut s’en réjouir.

L’implantation de marchands comme Larry Gagosian à Paris, a aussi été interprétée comme le signe d’une renaissance.

Je suis, pour ma part, très sceptique. Lorsqu’il s’est implanté à Paris, voilà un an, beaucoup se sont réjouis des retombées extraordinaires pour le marché français. En fait, il n’y a eu aucun effet d’entraînement. Cela n’a rien d’étonnant. L’arrivée, plusieurs années auparavant, d’une autre excellente galerie new-yorkaise,