«Si je me contrôlais, ma musique serait moins intéressante.» Voilà ce que disait John Martyn, sorte de monstre du folk anglais, amputé d'une jambe après avoir percuté, selon ses termes, une «vache noire dans une nuit noire». Ayant sombré dans la drogue et l'alcoolisme depuis toujours, ce bagarreur sans égal a été abattu par une double pneumonie à 60 ans, le 29 janvier 2009, en Irlande. «J'ai été agressé à New York et me suis battu pour m'en sortir vivant. On m'a même tiré une ou deux fois dessus et j'ai dû faire le mort», affirmait aussi celui que l'on soupçonna de meurtre après une rixe imbibée.
Une fois, lors d'un concert en Espagne, ses 130 kilos ont également basculé de la scène tant il était plein. «Mais j'ai eu trois rappels ensuite», plaisantait-il. Cela s'est un peu calmé lorsqu'il jouait dans son fauteuil roulant. Jim Tullio, ami et producteur de son dernier disque, Heaven and Earth, se rappelle de lui comme d'un «happy man» qui ne cherchait pas d'embrouilles.
Divorce. John Martyn a fait son trou grâce à ses influences blues. Surtout celles de Skip James. A la fin des années 60, la scène folk britannique se déchire dans son style. Bert Jansch et Pentangle d'un côté, le plus classique Ralph McTell de l'autre. Jusqu'au très électrique Fairport Convention. L'Angleterre pullule de musiciens de talent. Guitaristes notamment. Iain David McGeachy, alias John Martyn à venir, est l'un d'entre eux ; appliqué