Valse des prix, étiquetage à la chaîne, acheteurs mécontents… A quel bouillon de pensées peut ressembler une insomnie de libraire ? Et un bon mal de tête d'éditeur ? Un bout de phrase apparemment aussi simple que «la TVA à taux réduit sera portée de 5,5 à 7%», prononcé par le Premier ministre lundi, a provoqué la stupeur. La nouvelle est tombée à froid sur les professionnels du livre, qui sont montés au créneau dès le lendemain…
«Utopique». Pas question de partir vaincu. Le gouvernement, argumente-t-on, est bien revenu début septembre sur son intention de relever la TVA sur les parcs à thèmes de 5,5 à 19,6%. «Le livre vaut bien Mickey», lance Vincent Monadé, directeur de l'Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France. «Le livre est un produit de première nécessité, estime Jack Lang, député PS et artisan de la loi sur le prix unique du livre. Au-delà des conséquences matérielles, c'est un geste symboliquement négatif à l'égard de la culture, et à supposer que la mesure soit financièrement modeste, raison de plus pour l'éviter.»
Mardi, le Syndicat national de l'édition (SNE) a «demandé un rendez-vous d'urgence au Premier Ministre». Dans le même bateau, le Syndicat de la librairie française (SLF) appelle à discuter plus avant. «Aujourd'hui, nous avons la volonté d'expliquer aux parlementaires que nous ne sous-estimons pas la réalité nationale, développe Matthieu de Montchalin, président du SLF, mai