D’où les éditions Actes Sud tiennent-elles leur nom ? De l’Atelier de cartographie thématique et statistique (Actes), créé en 1969 par Hubert Nyssen, un Bruxellois installé en Provence l’année précédente, qui allait diversifier la production, et fonder Actes Sud en 1978. Né belge en 1925, Hubert Nyssen est mort français samedi, à Arles, où l’atelier était devenu une grande maison. Il avait 86 ans. Il avait été naturalisé en 1976.
En 1980, Pierre pour mémoire d'Anne-Marie Roy est le premier titre de littérature française publié par Actes Sud, et Automne allemand de Stig Dagerman, le premier texte étranger. Dans la biographie d'Hubert Nyssen, déclinée sur son site internet, il est une date plus importante que les autres : «1985. Découverte de Nina Berberova et de Paul Auster.» Ensuite, ce sera : «1993. Rencontre avec Nancy Huston.» Ce sont les premiers fers de lance d'un catalogue qui n'aura cessé de s'enrichir, dans les deux sens du terme, jusqu'au triomphe de Millénium en 2006-2007.
Hubert Nyssen, marié à la traductrice et illustratrice Christine Le Bœuf, transmet le management de la maison (une holding familial) à sa fille, Françoise Nyssen, au début des années 90.
Il reste l'éditeur passionné de littérature, et aussi de typographie, de mise en page. Mais il se consacre à son œuvre, auteur de 15 romans, depuis le Nom de l'arbre en 1973 (Grasset), jusqu'à l'Helpe mineure en 2009, dans la collection qu'il avait créée