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Vers un musée 2.0 ?

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Jean-Jacques Aillagon dans les jardins du château de Versailles le 2 septembre 2010. (© AFP Pierre Verdy)
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publié le 15 novembre 2011 à 10h30

Décadenasser les œuvres et la façon de les montrer Les musées ont bien sûr des limites, celles que leur imposent la qualité et la nature de leurs collections, la taille de leurs bâtiments et la performance de leurs équipements, l’ampleur des moyens dont ils disposent… Tout cela tombe sous le sens. A ces contraintes, il n’est pas nécessaire d’en ajouter d’autres, rigides et artificielles. Pourquoi vouloir enfermer le développement des musées dans des catégories chronologiques ou thématiques qui ne souffriraient aucune nuance, aucune exception.

On se souvient des débats acerbes auxquels a donné lieu la création, au Louvre, d'une section de ces arts qu'on disait alors «premiers». On sait à quel point l'ouverture de la programmation de musées d'art ancien ou de châteaux-musées à des artistes contemporains a pu susciter des débats, des critiques et des oppositions. On connait la manie très française d'organiser son paysage muséal selon des catégories historiques strictes : le Louvre jusqu'au milieu du XIXème siècle, puis Orsay jusqu'au début du XXème et enfin le Centre Pompidou. Cette classification s'est d'ailleurs avérée moins évidente qu'il n'y paraissait puisque ont rapidement surgi des débats sur la question de savoir si Orsay devait commencer en 1848 (une rupture politique) ou en 1863 (une révolution artistique, celle de l'Olympia de Manet) et finir en 1905 (Les Demoiselles d'Avignon) ou en 1918 (la fin de la guerre). On aimerait que, sans tota