Ce n'est pas à un débat mais à un cours magistral qu'a assisté le public de la rencontre « La culture peut-elle donner un sens à l'Europe ? ». L'écrivain Umberto Eco, le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand et le modérateur Robert Maggiori ont disserté sur le sens du mot culture et la nature du lien entre Européens. « Intimidé » par son interlocuteur et fatigué après une très courte nuit, Fréderic Mitterrand laisse volontiers la parole à Umberto Eco.
Pour l'écrivain italien, le sentiment européen est très difficile à définir. « C'est une unité impalpable. Quelle est l'unité culturelle entre Cervantès et Racine, la chanson de Roland et Bertolt Brecht ? » demande-t-il. Il préfère parler d'une unité « continentale ».
« Après deux whiskies, il existe plus d'analogie entre moi et un Suédois dans sa façon de penser qu'entre moi et un Américain, je découvre alors une unité impalpable et je me rends compte qu'on trouve au final plus de ressemblance entre Dickens et Balzac qu'entre Balzac et Melville » raconte-t-il. Pour Umberto Eco, au final, il est clair que la culture donne un sens à l'Europe.
Frédéric Mitterrand revient ensuite sur les racines chrétiennes de l'Europe : « Nous avons quand même une culture impalpable façonnée par la religion, il y a une solidité incroyable de ces liens. Moi qui suis agnostique et européen, je suis toujours ému quand je vois une cathédrale dans un pays éloigné, quand je vois