Menu
Libération

Oscar Wilde à tombeau sous verre

Article réservé aux abonnés
Bisou. Pour l’anniversaire de la mort de l’écrivain, sa tombe est rénovée et protégée de l’ardeur des fans.
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

«Quand Oscar Wilde est mort à Paris en 1900, il était sans un penny» commence le communiqué. Maintenant il est sans un pénis, ce qui n'est pas terrible non plus. Enfin, pas lui, mais la statue qui orne sa tombe au cimetière du Père-Lachaise, un ange assyrien symbolisant la poésie. A l'aine de la bestiole se voit en effet un creux énorme, la marque d'un vandalisme, le manque criant d'une bite.

En 1900, Wilde est donc raide. Ses amis lui paient un enterrement de sixième classe à Bagneux. Puis, les ventes de ses livres aidant, ils lui achètent une concession au Père-Lachaise. Et un don de 2 000 livres permet l’édification d’un monument, commandé à Jacob Epstein, un artiste controversé.

Vigne. En 1912, le résultat est acclamé par la presse anglaise. En septembre, lorsque Epstein se rend au Père-Lachaise pour fignoler son «messager», il le trouve recouvert d'une bâche noire, et fliqué. Le préfet et le directeur de l'Ecole des beaux-arts, effarouchés par les organes génitaux de l'ange, les ont fait recouvrir de plâtre. Ils demandent à Epstein de placer une feuille de vigne sur son œuvre. Celui-ci refuse. On la posera donc sans son accord, et la tombe reste capotée jusqu'en 1914. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui il n'y a plus ni feuille en bronze, ni sexe, ni plâtre. Comment et quand l'objet du délit a-t-il été arraché ? Mystère. Certains (au sein même de la rédaction de Libération) prétendent avoir vu des photos d'un braquemar