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Libération
Critique

Paxton, Brown et Siegal toujours à la pointe

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Beaubourg propose ce samedi trois recréations emblématiques en accès libre.
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

Beaubourg fait bien les choses. En écho à l’exposition et au copieux programme du festival Vidéodanse (jusqu’au 2 janvier), le centre Pompidou propose des performances en accès libre. Il ne s’agit pas d’interventions prises au hasard. Elles éclairent les différents modes de transmission d’une discipline qui, bien que saisie dans l’instant présent, n’a rien d’éphémère et construit pas à pas son histoire en corrélation avec d’autres mouvements artistiques.

Ce samedi est béni. Dans la grande salle, on peut (re)voir une pièce emblématique des travaux des postmodernes américains. Dominique Brun, qui avait déjà travaillé à la transmission de Satisfying Lover de Steve Paxton, inventeur du Contact Improvisation, vient d'y initier 45 bénévoles (des adhérents du centre Pompidou), avec Martha Moore et Julie Salgues. Pour cette reprise, elle s'est entretenue par mail avec l'auteur, très heureux de l'initiative et qui, contrairement à d'autres, n'hésite pas à passer la main.

Le dispositif est le même que pour la création de la pièce, en 1967. Les marcheurs - car les amateurs ne font que marcher et parfois s'arrêter ou s'asseoir - évoluent dans un couloir. La pièce dure dix minutes, le temps que tous se rendent d'un côté à l'autre du plateau. C'est tout, avec un soupçon de hasard et de désordre pour donner du relief à la marche commune. «Rien n'est plus difficile, précise Dominique Brun, que de marcher "naturellement". Les gens ont tendance à ralentir ou à accélérer le