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Critique

Audiard revoit Raphael

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Duo. Le réalisateur d’«Un Prophète» a filmé le chanteur, en et hors-scène. Un film comme une conversation, sur l’air de «deux métiers, deux langages, et le public entre».
par BAYON
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Dans le prochain Audiard, Un goût de rouille et d'os d'après le jeune auteur canadien selbyen Craig Davidson, des hommes boxent à coups de poing brisés, de glace pilée, de solitude mortelle et d'extase de la dévastation.

Casse-gueule. Dans le film transitionnel à l'affiche du cinéaste d'Un Prophète, le ring est une scène, le match un tête-à-tête plastique feutré avec le chanteur rock populaire Raphael, en dialogue magnétique et concert idem.

L'exercice, de genre, est casse-gueule. Comment filmer pour la 3 000e fois un bord de caisse, un manche de basse, un public ébloui de lumière noire, ou surtout un micro - malédiction phallique du perchman ? Le système Godard était la haine: Brian Jones mourant sous son objectif comme on rate et dératise, aligné à la Blonde et moi réac tirant à vue Gegene, Little Richard ou Cochran.

D'Elvis à Jackson, de Hendrix ou Neil Young aux Pistols, en passant par Chuck Berry et les incomparables Beatles de Hard Day's Night, tout le monde rock a eu son quart d'heure de gloire d'écran. Reichenbach documenta Hallyday ; de concert en concert, on croisait Wenders projetant son Bashung - finalement lâché pour U2. L'heure est au «Audiard-Raphael».

Raphael qui boxe au fait, ces temps-ci, comme le long métrage à suivre de son ami-animateur… Mise en scène littérale de l'auteur de De battre mon cœur s'est arrêté, cela s'intitule nettement Raphael Live vu par Jacques Audiard.