A la sortie de Caravane, le cinéaste de référence Jacques Audiard, à qui le chanteur à l'essai Raphael propose d'en tourner le clip, répond quelque chose comme : «Cher troubadour, ce disque ne m'intéresse pas trop, question de son…» Huit ans après, le réalisateur qu'un film occupe dans le Sud («Pour être tout à fait clair, j'ai la tête dans le four»), passé cinéaste établi du rockeur peterpanesque national, DVD de sortie faisant foi, peut se plaire à dire : «J'aime beaucoup Raphael, tout simplement», et ce qui suit, au diapason.
Entre Un Prophète et Un goût de rouille et d’os, que représente pour vous ce «Raphael» ?
La proposition initiale était de faire un clip sur Locomotive. La proposition de clip s'est transformée en proposition de captation d'un concert. Finalement, c'est comme si nous avions fait en douce une douzaine de clips.
Qu’est-ce qui prime ? La scène - performance ? La musique - Pacific ? Le héros - Raphael ?
Raphael Haroche, Raphael héros.
C’est un exercice d’admiration ? Une étude d’art ? Un blason, au sens courtois ?
L’envie d’observer quelque chose chez lui et de le lui montrer.
Techniquement, quelle serait la marque du film ?
Le split-screen. Comme ces films des années 70 où tout était montré en même temps : le visage, la main sur la guitare, le dos du chanteur…
Dans votre tête-à-tête un peu métaphysique, vous insistez sur «littéralité et poétique»; c’est ce pas créatif que vous filmez ?
Un peu métaphysique ? Vous êtes sûr ? Je pensais sans doute à la difficulté qu’a le français appliqué au rock à dépasser la littéralité. Tellement peu y sont parvenus. Bashung, Noir Désir, Rita. Et puis qui d’autre, hein ?
Visuellement, organiquement, qu’est-ce qui, de Raphael, vous paraît le plus impressionnant ?
Nous voulions une image rock qui fasse un peu trembler celle de gendre idéal qu’il peut avoir. Après, je ne sais pas.
Votre titre préféré, sur Pacific 231 ?
Dans l'album, Locomotive. En concert, la reprise de Modern Love [de David Bowie, ndlr].
Le son, impec, a-t-il été trafiqué ?
C’est Raphael qui s’en est occupé.
De battre mon cœur s’est arrêté citait les Kills en bande-son. Raphael vous produit le même effet rock ?
The Kills, c’