«Quand il n'aimait pas quelqu'un ou quelque chose, il ramassait ses excréments et les jetait sur lui. Il pouvait vous atteindre à dix mètres, à travers des barreaux.» Quelle vedette du showbiz aurait pu rêver pareil hommage ? Iggy Pop ? Jackson Pollock ? David Guetta en descente d'acide (ou de Seven Up) ? Le Christophe Lambert de Greystoke ? Là, ça y est, on brûle.
Consécration. Car l'éloge est destiné à Cheeta, ainsi que s'en souvient avec tendresse Ron Priest, employé de la réserve de Floride, où l'un des primates les plus célèbres de l'histoire du cinéma viendrait de succomber à l'âge de 80 ans. Si l'on use ici du conditionnel, ce n'est pas que le décès n'a pas été dûment constaté (insuffisance rénale), mais parce qu'il existe des jaloux qui cherchent des poux dans la tête du cadavre, contestant à la bestiole son statut de star des années 30.
Etranglés par le chagrin, il nous a fallu une journée entière avant de relayer le faire-part. Bon, en étant honnête, reconnaissons aussi qu'hier, nous n'avions pas la place requise pour enterrer comme il le mérite le chimpanzé cabot. Car Cheeta a connu la consécration en 1932 dans Tarzan l'homme-singe et en 1934 dans Tarzan et sa compagne, donnant la réplique («ouhouhouhahahahah») au champion de natation yodelisant Johnny Weissmuller et à la non moins séduisante et à peine majeure Maureen O'Sullivan (nous revient ici en mémoire le fait que la bête défunte semblait jalouse