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Libération
Reportage

Au portail du musée

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Le Spamm, musée des Arts supermodernes, expose en ligne cinquante œuvres. Sans résoudre le problème de la conservation du Net Art.
publié le 31 décembre 2011 à 0h00

Pas de file d'attente ni de visiteur trop grand qui cache le tableau entraperçu derrière le sac à dos d'un touriste. Lancé le 15 décembre, le Spamm, autoproclamé «musée des Arts supermodernes», n'existe qu'en ligne (1). Comme les cinquante œuvres de Net Art qu'il expose, sélectionnées par deux artistes français, Thomas Cheneseau et Systaime. Soit des animations interactives, des détournements de sites et des jeux graphiques, réunis dans un portail pensé comme une création, puisqu'il pirate la forme du site du musée d'Art moderne de la ville de Paris.

«Nous avons repris l'idée de Fred Forest [un pionnier français du Net Art, ndlr] qui, en 2000, avait créé le Webnetmuseum, explique Thomas Cheneseau. Mais la technique était naissante, les œuvres restaient figées et l'expo s'est peu renouvelée. Il y a un an, quand nous nous sommes lancés, le Web 2.0 était arrivé, avec beaucoup plus de facilités pour intégrer du contenu.» On se promène à l'envi dans la galerie virtuelle Spamm, cliquant pour avoir accès à un clip du musicien et graphiste Jankenpopp, qui fait de Britney Spears une icône pop épuisée, ou à l'effrayant requin psychédélique de l'Américain Jon Satrom.

Drôle parfois, acide et pop souvent, la sélection est réussie et se manipule avant tout comme une introduction à cet art foisonnant qui existe par et pour le réseau, faisant rapidement naître le désir d’aller plus loin. On regrettera d’ailleurs que les informations sur les artistes restent