Quelques minutes après le spectacle, Martial en reste toujours baba. Pris au hasard dans le public, il s’est retrouvé à déplacer sur une table quatre gobelets opaques, à de multiples reprises. Sous l’un d’entre eux se trouvait une pointe acérée. Les yeux bandés, le magicien Scorpène lui a posé diverses questions avant, d’un coup sec, d’aplatir sa main sur un premier gobelet, puis un deuxième et un troisième, au risque, s’il ne faisait pas le bon choix, de se transpercer la paume.
«Maîtrise absolue». L'assistant occasionnel, cela ne fait aucun doute, ne connaît pas l'artiste. «Surtout, précise-t-il, j'en arrivais à douter moi-même de l'endroit où se trouvait la pointe, alors qu'à l'inverse je sentais chez Scorpène une maîtrise absolue, signe d'une intelligence supérieure, sinon d'un don, qui dépasserait le recours usuel aux subterfuges les plus sophistiqués.» De même, pas plus dans l'assistance que sur scène, où se relaieront d'autres cobayes, nul ne comprendra comment le Dieppois Scorpène, 37 ans, qui se dit passionné d'échecs et de cinéma (Lynch, Cronenberg, Harmony Korine…), parviendra à deviner au gré des numéros tel chiffre, prénom, forme ou détail intime, au cours de l'heure déconcertante que dure Réalité non ordinaire.
Physique quantique. Aussi sobre dans son cadre pénombreux qu'insondablement énigmatique, l'expérience médiumnique fait partie du programme «C'Magic». Avec diverses performances et installations c