Le plasticien Bernard Moninot sera exposé au Laac, à Dunkerque (Nord), de mai à septembre, et au musée du dessin et de l'estampe de Gravelines, à partir du 17 mars. Mais avec un peu d'avance, on le trouve dans Cursif,la revue qui accompagne Dessiner-Tracer, qui prolonge le projet d'expositions en réseau et l'ouvre. Par exemple, en présentant Laetitia Legros, dessinatrice «hors papier» diplômée du Fresnoy, née en 1979, qui ne sera pas exposée.
Moninot, né en 1949, est connu pour son travail sur la lumière, les ombres portées. Dans le cadre de Dessiner-Tracer, il a été invité à documenter les collections de trois musées pour nourrir son projet Silent-Listen, qui tente de donner «forme au silence». Première étape, la Cité internationale de la dentelle et de la mode à Calais «pour y étudier les machines à tisser. […] Au cœur d'un bruit infernal sont dévidés des milliers de fils de soie juxtaposés qui inventent de délicates harpes d'un blanc immaculé, ces tracés arachnéens sont une réserve de lignes imaginaires où se trame dans l'air une pensée du silence.»
Ambiguïté. La balistique (à Péronne) et l'outil scientifique (à l'université de Bruxelles) suivent. Le dessin, chez Moninot, vise à «tenir à l'extrémité silencieuse de l'oubli le fil de mes idées» : usage de mémoire, de l'enregistrement. Il est déterminé par sa fin. Ce qui est presque à l'