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Critique

Onze régale à table

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Biennale. Des entractes gustatifs rythment les spectacles de marionnettes ou de théâtre d’objets dans onze salles de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Sarthe.
publié le 27 janvier 2012 à 0h00

Un voisinage peut se passer fort mal. Si l’autre dépasse les bornes, la situation risque de dégénérer. Soit deux voisins chacun chez soi, maison bourgeoise, voiture attenante et chien de compagnie. Cohabitation déjà filaire mais l’arrivée d’un étranger dans le pâté, avec sa dégaine négligée, sa caravane et son bouc, casse la fragile harmonie.

L'atmosphère du Chant du bouc respire les années 50, le microsillon guilleret, la robe vichy et les apparences proprettes. Mélange de théâtre d'objets poétique et de clownerie conçu au cordeau, soutenu par une musique expressive. La perfection de la vie sociale bourgeoise fomente le drame, et on se croirait dans un des ultimes romans du Britannique J.G. Ballard. Le leurre de bonheur de la société de consommation provoque les plus absurdes faits divers. La petite pièce de trente minutes des Angevins de la Compagnie À, née en 2003, égaye par sa causticité et commence ainsi en beauté une soirée particulière.

Le voisinage peut se passer fort bien. Soit trois départements ruraux, Mayenne, Maine-et-Loire et Sarthe, et onze structures culturelles qui émaillent ce territoire où trône une scène nationale à Château-Gontier, Le Carré. Les autres lieux vont de la salle polyvalente au Théâtre de Laval. Plutôt que de se regarder en chien de faïence et mener la vie en solo, si on montait quelque chose en chœur ? Onze autour d’une table partis pour un tour de piste, une biennale de la marionnette et des formes manipulées. La mutualisation fait p