Désormais aussi immuable que les vœux du Président, la création annuelle que propose à Paris la promotion du Centre national des arts du cirque (Cnac) - une structure établie à Châlons-en-Champagne - partage cette fois avec la sphère politique une préoccupation pas si ordinaire pour la façon spasmodique dont évolue le monde. Pour la 23e édition, c'est toujours une personne extérieure, issue d'une autre discipline que le cirque, qui a été conviée à assembler les bonds, envolées et autres contorsions des jeunes cracks du Cnac. Homme de théâtre, mais aussi de danse, de vidéo, etc., David Bobée a entraîné la bande sur un terrain existentiel, où chacun, en contrepoint à des numéros plus ou moins aboutis - le noviciat excusant les quelques approximations -, s'ouvre devant la caméra.
Inutilement titré en anglais, This is the End augure de belles carrières, qui n'interdisent pas les uns et les autres, bien que dans la force de l'âge, d'avouer ne pas y voir clair lorsqu'ils regardent devant eux. Car le Cnac est une école internationale du cirque où la mosaïque de nationalités débouche sur une vision globale assurément représentative de l'époque.
En introduction à son numéro de tissu aérien, la Palestinienne Ashtar Muallem déplore l’occupation chez elle de l’armée israélienne et ne fait pas mystère de la difficulté à vivre coupé de ses proches. Dans une des séquences où le geste et la parole dialoguent avec pertinence, le Suédois Kasper Holm s’extrait d’une baignoire