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Libération

L’expérience sonique, un dada

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Inspiré par la scène musicale de Detroit, l’artiste avait monté le groupe Destroy All Monsters en 1973 avec trois amis.
publié le 3 février 2012 à 0h00

«Sans musique, la vie serait une erreur», écrivait Nietzsche. Mike Kelley aimait citer ce principe, qu'il suivit jusqu'à la fin. Découvrant à l'adolescence la scène musicale de Detroit (Iggy Pop, MC5), il fonde en 1973 le groupe expérimental Destroy All Monsters (DAM) avec ses camarades étudiants en arts de l'université de Michigan : le plasticien Jim Shaw, la chanteuse Niagara et la réalisatrice Cary Loren. Un premier concert d'inspiration néo-dada dans un comics shop situé à Ann Arbor fera date. Munis d'un violon, d'un saxophone, d'une boîte de café à moudre et d'un aspirateur, les quatre musiciens se lancent dans une version extrémiste d'Iron Man, de Black Sabbath. Aux limites de l'audible, le groupe est hué et doit quitter la scène au bout de dix minutes.

Souvent composées par Mike Kelley, les paroles des morceaux du groupe s'inspirent autant de William Burroughs que des monster movies (d'où le nom du groupe, tiré d'un film éponyme mettant en scène Godzilla).

Après le départ de Mike Kelley et de Jim Shaw pour l’école d’art californienne CalArts en 1976, DAM a beau recruter Ron Asheton (des Stooges) à la guitare et Michael Davis (du MC5) à la basse, le projet capote peu à peu inéluctablement, victime de crises internes. Un triple album, leur seul volume, sortira en 1994 grâce aux efforts de Thurston Moore de Sonic Youth. Au début de l’année, Kelley, déjà à côté de ses pompes, participait à la rétrospective DAM à la galerie Prism de Los An