La rumeur s’obstine contre les danseurs qui seraient supposés avoir un rapport dilettante avec la musique. C’est parfois vrai, mais la nouvelle proposition des Subsistances, à Lyon, prouve l’inverse. Avec le festival Aire de jeu, il s’agit de parier sur la rencontre in situ d’un compositeur contemporain confirmé avec de jeunes chorégraphes et des musiciens, présents sur le plateau.
La première édition est une réussite, rappelant qu'en des temps plus anciens, le chorégraphe François Raffinot avait œuvré pour ce rapprochement entre des disciplines faites pour s'entendre dans un même esprit créatif. Pour le spectateur, c'est tout bénef car il découvre le parcours d'un compositeur : cette année, c'est David Lang. L'Américain n'en est pas à son premier essai : il a déjà collaboré avec la danse, le théâtre ou le cinéma. Présent lors des premières représentations, ce week-end, il se dit enchanté par l'opération. Lang a travaillé à distance avec les chorégraphes, Maud Le Pladec, Yuval Pick - récent directeur du Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape (Rhône) - et Andros Zins-Browne, un jeune New-Yorkais qui a fait ses classes à l'école d'Anne Teresa De Keersmaeker. L'échange s'est limité à des conversations. Après avoir eu connaissance des habitudes de chacun, il a suggéré des morceaux, avant un choix final. On le découvre percussif, répétitif au micro-temps près et dans des paysages mentaux qui conviennent à la personnalité de chaque chorégraphe. Yuval Pick signe No P