Comme le fait remarquer Christine Van Assche, qui, en tant que conservatrice en chef responsable des nouveaux médias au centre Pompidou, est bien placée pour le savoir, faut pas s'étonner de voir autant de femmes s'emparer de la vidéo pour œuvrer dans les années 70. La libération passe par la réappropriation du corps, et le médium qui nous occupe est avant tout un enregistreur de performances, comme celles de Valie Export, qui se taille au sang les doigts à coups de cutter (non présenté à «Vidéo Vintage», qu'on se rassure), ou de Leticia Parente, qui se coud les mots «Made in Brasil» sur la peau des pieds (Trademark, 1975).
Le féminisme est donc bien représenté ici. Occasion de découvrir ou redécouvrir le tordant Maso et Miso vont en bateau de Carole Roussopoulos, Nadja Ringart, Delphine Seyrig et Iona Wieder. Le principe est simple : «Le 30 décembre 1975, après avoir vu sur Antenne 2 l'émission de Bernard Pivot intitulée l'Année de la femme, ouf… c'est fini, nous avons éprouvé le besoin immense d'exprimer notre point de vue, de répondre…»
Françoise Giroud, alors secrétaire d'Etat à la Condition féminine, est l'invitée de Pivot, qui fait défiler devant ses yeux une série d'interviews filmées avec d'affreux misogynes, dont un navigateur qui déclare que les femmes sèment la zizanie sur un bateau et que d'ailleurs, quand ils sont ensemble, sans femme, ses marins sont heureux, mais que dès que la terre se rapproche, ils redeviennent soucieux à l