Le fantasque réalisateur du récent Ulysse souviens-toi !, Guy Maddin, installe sa planche ouija au centre Pompidou. L'artiste de Winnipeg (Canada) invoque les esprits du cinéma à travers son projet, Spiritismes. L'idée : revisiter à sa sauce des films, oubliés ou perdus, de maîtres tels que Von Stroheim, Vigo, Naruse, Hitchcock ou encore Lubitsch.
En sus, le Canadien a décidé de le faire sous forme de performance : 17 courts métrages en dix-sept jours, tournés en public. Maddin partira ensuite pour Londres, New York, São Paulo et Winnipeg pour y rejouer la même expérience à travers des séances de tables tournantes extravagantes. L’ensemble avoisinant, au final, la centaine de films, montés en un seul.
Transe. Dès midi, à l'ouverture du Centre, le réalisateur relie au moyen d'une corde les acteurs du jour, certains étant attachés, d'autres non (comme dans Ulysse souviens-toi !). Il les plonge ensuite dans une transe incantatoire, essayant de faire surgir en chaque interprète son avatar ancestral, selon le scénario à tourner dans la journée. Le tout filmé dans un même décor - installé au sous-sol, très confiné, qui rappelle la Belle Epoque et tout l'univers maddinien qui s'y rattache.
Comment les acteurs entrent dans les limbes de l’anabase ? On ne sait. Effet suggestif du metteur en scène, ou débriefing malin avant l’ouverture au public ? Quoi qu’il en soit, ça marche (mieux pour certains, moins bien pour d’autres) : chacun essaie de s