Les chaises sont bien rangées en quinconce, car la petite salle de répétition du Théâtre Phou/Mad'Art Carthage, qui prête ses locaux, va recevoir du public pour un work in progress des frères Thabet, à un mois de leur première au Théâtre Jean-Vilar de Suresnes (Hauts-de-Seine). En Tunisie, Ali et Hédi Thabet, danseurs, circassiens, metteurs en scène, ont un franc succès. Bien qu'ils aient grandi et beaucoup voyagé en Europe, notamment en Belgique, ces deux fils d'une mère belge et d'un père tunisien ont toujours gardé un œil sur leur autre pays, la Tunisie, où ils partaient chaque été en vacances, s'imprégnant d'une autre culture, gastronomique, musicale, sensorielle. Aujourd'hui, Ali, 37 ans, et Hédi, 35 ans, ces «gosses de Bruxelles» comme ils se définissent eux-mêmes, créent pour la première fois ensemble une pièce qu'ils interprètent avec Lionel About et cinq chanteurs tunisiens. Ils cosignent la conception et la chorégraphie de Rayahzone, rayah comme le voyage, zone comme la zone.
Équilibre. Le studio se remplit vite, de parents, de proches, d'officiels et d'amateurs. Comédienne et metteur en scène, Raja Ben Ammar, la directrice du lieu, ne pouvait pas se tromper, les frères Thabet sont aimés et leurs spectacles attendus. Le work in progress prend d'ailleurs des allures de filage. Les danseurs le savent : ici, la demande est telle qu'un bout de répétition ne serait pas suffisant. Le décor - le même qui servira aux repr