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Aux artistes morts, les candidats reconnaissants

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Décès. L’écrivain cinéaste Pierre Schoendoerffer est mort à 83 ans cette nuit. La classe politique salue.
par Christophe Honoré
publié le 15 mars 2012 à 0h00

C'est toujours avec tristesse que les candidats à l'élection présidentielle apprennent la mort des gens de la culture. Et les communiqués de presse qui défilent, à propos de Jean Amadou comme d'Antoni Tàpies, partagent une identique oiseuse neutralité de notules Wikipédia. Aujourd'hui, ils se sont exprimés sur Pierre Schoendoerffer. A l'UMP-Elysée, on célèbre «sa méditation sur l'esprit de sacrifice, et sur la grandeur et le déclin des empires» ; quand pour le PS : «Le cinéaste a su filmer l'homme au plus près de lui-même dans des situations extrêmes sans hésiter à mettre sa vie en jeu, pour son pays comme pour son art.»

Je pourrais me réjouir de l’unanimité qui s’affiche dans ce genre d’exercices. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’à quelques jours des célébrations autour des accords d’Evian, il y avait là l’occasion pour les candidats d’une prise de parole plus pertinente.

Trinité. Pierre Schoendoerffer, d'abord cameraman des armées, a réalisé plusieurs films sur la guerre d'Algérie, dont l'Honneur d'un capitaine, qui signe par son titre même les valeurs particulières sur lesquelles il a construit son cinéma, à savoir une trinité lyrique : foi en la patrie, en l'armée et en Dieu.

Quand je m’étonne près des chargés de la culture à l’UMP qu’ils n’aient pas saisi l’occasion d’un hommage plus partisan en ces temps de droitisation des discours de [l’Ui], on m’assure que prévaut, pour la circonstance, le ton du témo