«Un appel à sauver la langue française.» C'est modestement que Mikael Korvin a ainsi présenté sa candidature dans une lettre adressée à l'Académie française jeudi dernier. Une candidature en forme de provocation : une semaine auparavant, le publicitaire et romancier n'avait pas hésité à tacler Erik Orsenna (auteur chez Stock de la Révolte des accents et de La grammaire est une chanson douce). Dans une vidéo tournée aux Puces de Saint-Ouen, il apostrophe l'académicien : «Erik Orsenna dictateur de la grammaire, regarde tu tues le français, tu l'enfermes ! […]Plus personne le parle à cause des gens comme toi !» Le rappeur Morsay (rendu célèbre par ses frasques sur le Net et par sa chanson J'ai 40 meufs) l'accompagne en insultant Orsenna et en le menaçant de mort et de viol, une arme à la main : «Mikael Korvin, ça c'est de l'art !» Fameux.
En quoi consiste donc le combat de Korvin ? Rien de moins qu'une «reconquête du monde» qui passerait par la simplification de l'orthographe française. Suppression des accents, des majuscules et des doubles consonnes, entre autres. «En nouvo franSet grammaire s ecrit graMair par exemple.» Réel coup de gueule ou coup de pub pour son livre paru chez Books on Demand ?
Rien de très novateur en tout cas dans la bataille de Korvin : en septembre 2009, le journaliste et écrivain François de Closets avait déjà déclenché la polémique au moment de la publication de Zéro fa