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Le partage à bon port à Isafjördur

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Créé avec un minimum de moyens par le musicien Mugison, le festival Aldrei for eg Sudur réunit chaque année la fine fleur de la scène indé.
publié le 8 avril 2012 à 21h29

Sous un hangar à l’extrémité d’Isafjördur, petite bourgade et pourtant principal port de pêche des fjords de l’Ouest, c’est une concentration impressionnante de pulls tricotés en pure laine de mouton. Il y a là des jeunes en pagaille, mais aussi des petits vieux, des enfants qui courent en tous sens. La plupart ont fait le voyage en voiture depuis les quatre coins du pays pour assister, pendant le week-end de Pâques, au festival le plus populaire de l’île. Au sens propre, car rien n’est chic ici.

Pour sa neuvième édition, Aldrei for eg Sudur («je ne suis jamais allé au Sud») renouvelle sa formule improbable : entrée gratuite pour le public, pas de cachet pour les musiciens, mais le froid humide en prime. Entre vendredi et samedi soir, 31 groupes se sont produits, à raison de vingt minutes chacun. Des formations qui déclinent à la chaîne l’étendue du répertoire islandais, de l’electro à la pop pour ados, de la chanson d’auteur au metal le plus braillard.

Barde. Aldrei for eg Sudur est avant tout une farce. Un pied de nez fait à la capitale Reykjavík, à ceux partis faire de l'argent dans le sud. C'est aussi le titre d'une chanson des années 70, connue de tous car entonnée par le barde familial Bubbi Morthens, racontant le triste sort d'un provincial condamné à travailler dans une usine de conditionnement de poisson. L'artisan de ce festival bouseux et fier de l'être, c'est Mugison, musicien et fils de pêcheur. Une star en Islande. Son quatrième album, Haglél