Dans une salle obscure, un parcours mène d’un écran à l’autre. On s’assoit, on regarde. C’est d’abord une succession de courts métrages mettant en scène une famille de mannequins, tels qu’on en voit dans les vitrines, bouches à sourire éclatant et rigidité plastique, dans d’étonnantes comédies aux voix et rires off outrés signées Yoshimasa Ishibashi. Plus loin, les jeunes filles de Jin Kurashige s’affairent en accéléré à une étrange construction de tubes de plastique qui forment, au final, un char d’assaut.
Qu'est-ce qui fait rire les Japonais ? C'est la question que pose, à l'occasion de son quinzième anniversaire, la Maison de la culture du Japon à Paris, avec l'exposition «Humour, parodie et vidéos». La réponse n'a rien d'évident. Les films proposés sont d'un intérêt certain, mais le «drôle» devient, au fil du visionnage, une notion très subjective. «Nous avons effectivement été surpris par les choix que nous a proposés Hisako Hara, reconnaît Philippe Achermann, de la Maison de la culture du Japon. C'est une sélection d'artistes qui portent un regard satirique et parodique sur la société japonaise, mais aussi sur l'être humain.»
Yasumasa Morimura, photographe exposé à la biennale de Venise ou à la Fondation Cartier, propose ainsi une mise en abyme qui fait écho au message artistique initial en réinterprétant Hitler à la manière de Charles Chaplin. Le comique joue sur des ressorts identiques au jeu du film original - gloubiboulga verbal et grimaces outranci