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Critique

Pièces de collections

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Arts . A Nice, à travers des variations d’artistes contemporains, la Villa Arson invente son «Institut des archives sauvages».
publié le 19 avril 2012 à 19h56

L’archive fascine. Puisqu’elle est fermée, qu’il faut l’ouvrir et la désarchiver pour savoir ce qu’il y a dedans. Qu’elle contient la mémoire d’un autre que nous, qui l’a rangée selon ses propres critères. Toute archive constitue donc la carte d’un cerveau potentiellement ami, ou incommensurable (le plaisir est dans ce cas différent).

La Villa Arson à Nice, école et centre d’art contemporain, propose avec son expo «l’Institut des archives sauvages» d’épuiser le sujet de l’archive et ses variations dans l’art conceptuel, au long d’un parcours plutôt didactique où ce sont les cartels du mur que l’on regarde, plutôt que les œuvres - pour la plupart insaisissables sans avoir lu la thèse de doctorat qui accompagne chacune d’elle.

Où l’on voit que l’archive a partie liée avec la paranoïa, la collection de choses tombées du corps et du temps, un certain rapport arachnéen au monde vivant, comme si la plupart des artistes ici exposés se demandaient ce qui pourrait bien les relier à cette chose obsolète qu’on appelle expérience esthétique.

Dérision. Ainsi des céramiques en forme de soucoupes volantes du Belge Christoph Fink, où l'artiste a consigné, selon un mode de calcul et de représentation personnels (expliqué dans un manuel placé au mur), ses déplacements et les perceptions sensorielles éprouvées à leur occasion. Un concentré d'histoire perso et universelle assez indécryptable, gravé à la surface d'un donut géant. Ce que l'archive raconte souvent, c'est la passion d