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Libération
Critique

Aller-retour en pleine figure

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Arts . A Nantes, le Lieu unique revisite le corps et l’histoire avec une exposition collective de jeunes peintres, parmi lesquels Jérôme Zonder, valeur montante du genre.
publié le 24 avril 2012 à 21h16

C'est au Lieu unique (LU) de Nantes, dans la Loire-Atlantique, juste en dessous de Daniel Johnston (Libération du 15 avril). La galeriste parisienne Eva Hober a rassemblé autour de ses artistes (Katia Bourdarel, Damien Cadio, Nicolas Darrot, Gregory Forstner, Axel Pahlavi et Jérôme Zonder) une génération de jeunes peintres qui font de la figuration, genre considéré comme un chouïa réac, au même titre que la musique tonale au pays de Boulez. Elle a nommé le tout du titre d'une des premières vidéos (1989) du Nantais Pierrick Sorin, autre artiste à son enseigne : «La belle peinture est derrière nous».

Immersion. L'expo est née en Turquie, elle ira en Slovénie puis à Los Angeles, changeant éventuellement de toiles, mais jamais de casting. Tout n'est pas sublime ici (en particulier parce que les artistes jouent nécessairement le kitsch incrédule), mais il y a de solides jalons. En particulier, le déjà bien repéré Jérôme Zonder, 38 ans, qui a réalisé, pendant deux mois et demi, une installation peinte-dessinée («vitesse et ampleur sont en jeu» dit-il), comprenant un charnier géant que le visiteur est invité à fouler, la Première Porte, coproduite par le Lieu unique, et tout au bout, l'image d'une porte ouverte, et d'un pot de fleur fantôme (T'es là ?, 2011). A Ankara, il avait montré des tableaux de sa série «Jeux d'enfants» (2010), horreurs familières en malaise plein cadre, où le travail consiste plutôt à «rentrer dans la m